L’utilisation d’êtres sensibles ne pouvant s’opposer est moralement indéfendable :
En effet, l’expérimentation animale repose sur le postulat que nous pouvons disposer des autres espèces à discrétion pour nos besoins techno-scientifiques, en affirmant que ces expériences sont utiles.
Or, des expériences similaires sur des humains seraient objectivement bien plus utiles, mais provoqueraient, légitimement, l’indignation générale.

Singe décharné victime
d’expériences en laboratoire
Dès lors, comment expliquer que ce qui est « utile » lorsqu’il s’agit d’animaux devient « inacceptable » lorsqu’il s’agit d’humains ?
Nous n’acceptons pas que des handicapés physiques ou mentaux, des vieillards séniles ou des nourrissons, au prétexte qu’ils ne seraient pas conscients, ou qu’ils ne peuvent clairement exprimer leur souffrance, soient les sujets de telles expériences.
Dans cette mesure, en quoi est-il acceptable d’utiliser les animaux qui ont précisément les mêmes qualités que les humains qu’on soustrait à ces traitements ?
Expérimentation animale : la violence exercée contre les plus faibles
Notre société progressiste élève ses enfants dans le respect des autres êtres humains et de leurs différences, mais elle refuse d’étendre ce respect aux autres espèces, précisément parce qu’elles sont différentes de la nôtre. Aussi, la violence qui est condamnée et réprimée lorsqu’il s’agit d’humains est paradoxalement exercée, voire institutionnalisée, lorsqu’il s’agit d’animaux.
Invoquer les intérêts supérieurs des humains et de leur science (« sauver des millions de gens ») permet donc de ne pas remettre en cause la légitimité morale de l’expérimentation animale en niant aux animaux toute possibilité de vivre pour eux-mêmes et en fonction des intérêts qui leur sont propres.